Mémoire et temps
2020
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de Karine JOU DE LAS BORJAS
Artiste plasticienne
144 pages, 21 x 29,7
Papier satiné 150 g
(40 euros)
La mémoire et le temps,
comment rendre compte des années, ce souvenir figé d’un temps imparti, parti pour toujours mais qui ressurgit sur la toile.
La variation sur le même thème « le même t’aime ».
C’est cela que l’artiste veut faire transparaître dans ses tableaux. A la façon d’un pinceau Proustien, Karine fait ressurgir le passé sur la toile. Sa mémoire, ses émotions, les fantômes du passé, avec une précision dessinée au scalpel, elle peint, se dessine un idéal passé où la plénitude, la beauté et le geste nous laissent sans voix.
Le miroir peut faire rejaillir de l’inconscient des événements qui étaient jalousement gardés, pris au piège par le passé, et, comme un exutoire, sont refoulés de la palette de couleur en un contrôle d’émotion et de tension à peine perceptible.
L’œuvre de Karine, est comme un filtre d’amour, elle transforme les émotions en de belles choses qui étaient, sans doute plus tristes, plus ternes, comme une vie.
L’âme à nu, sans masque et sans filtre, elle se dévoile sur la toile et fait ressurgir les couleurs de la vie.
La parole de Renaud "le temps est assassin" contre le pinceau de Karine qui découvre le sens de la vie dans son art, "Le temps passe serein".
Mirage d’une vie imaginée, la mémoire et le temps voilà ce que l’artiste veut nous transmettre, un message de bonheur et d’espoir.
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Comme une fenêtre qui s'ouvre sur un vis-à -vis, le reflet de l'âme sur les carreaux de la vie. Karine, montre avec des couleurs vives, la plénitude, la délicatesse de sa personne. L'esthète comme le spectateur, celui qui croisera du regard ses tableaux, aura lui aussi un sentiment de déjà -vu. Car Karine voit juste en montrant sa propre vision des choses. Le regard qu'elle pose sur sa vie, a forcément un impact sur la nôtre, va à l'essentiel. Son regard d'observatrice guérit par des heures d’observation, contemplation, traduit par ses émotions une beauté sereine. Tout en finesse, dans le choix des couleurs, un trait incisif qui retient notre regard et notre attention. Le système de prédiction se met en marche, et, comme par magie,
nous attire et ne nous quitte plus.
Par son don d'innocuité, Karine nous transporte vers un pays imaginaire reconnaissable entre mille.
Fred
Fragments
2021
Recueil de poèmes écrits par Frédéric Chaumeil et illustrés par les peintures de Karine Jou De Las Borjas
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Editions du Non Verbal/A.M.Bx
(18 euros)
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Cette correspondance fragmentée rappelle à moi ces vers célèbres de Charles Baudelaire.
« Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! »
Harmonie du soir. Poème de Baudelaire. Recueil : Les fleurs du mal (1857)
Le compositeur Claude Debussy a pétri ces mots sur son clavier et en a fait une musique : «Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir».
C’est dans ce champ artistique exploratoire que ces fragments offerts nous invitent à la recherche de sensations fugaces et pleines, appelant d’évidentes synesthésies.
Des fragments qui au fil de ce recueil se ressemblent et se cherchent et se rejoignent sans que jamais ne s’assemblent : ce sont des frôlements, une quête sensible entre des phrasés et des lignes.
D’un côté des mots dévidés come une urgence pour tisser ou esquisser une possible fusion, et en regard un pinceau explorant des éléments libérés mais tangibles sur cette toile mouvante. Le point de convergence d’une œuvre vivante, maculée d’ondoiements, d’échos et de fluides contrastes.
Les couleurs répondent aux cadences tantôt mélancoliques, tantôt avides, toujours conjuguées à deux. Dans ces projections sentimentales l’alchimie opère, explorant tous les sens, depuis les profondeurs aux reflets lacustres où se terrent les vérités, souvent voilées, jusqu’aux envolées stellaires tourbillonnant dans l’air du soir, des courants et de la nuit des temps. De cette friction jaillissent la lave, les étincelles, le « bûcher argenté » fait de cendres et de poussières d’étoiles !
Et les fragments se répondent
Clic Clac
Dans un même élan et un même temps
Tic-Tac
Et les mots et es reflets dansent dans l’air incertain d’un commun chemin…
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Lorette Puyau-Larras